Réparer les vivants de Maylis de KERANGAL
Simon, 19 ans, part avec deux amis faire du surf dans la Manche , la nuit et en plein hiver. Sur la route qui les ramène au Havre au petit matin, ils sont victimes d’un accident de la route. Simon, blessé à la tête, est en état de mort cérébrale. Son électroencéphalogramme est plat, son cœur bat encore. Ce cœur encore vaillant sauvera- t-il un ou une malade ?
Ses parents, après le choc qui s’abat sur eux en apprenant la mort de leur enfant, ont décidé après réflexion et écoute des médecins du don d’organes.
On va suivre les 24 heures qui suivent, minute par minute, avec tous les personnages qui vont intervenir: famille et personnel médical. Le roman décrit les présences, les voix et les actes qui vont se relayer durant ce laps de temps où chaque minute compte. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il raconte une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour : « le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps ».
Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Bien que le sujet soit tragique : mort d’un adolescent et question douloureuse du don d’organes, ce livre est magistral.
