lundi 4 mars 2013

L’Ergo-sociothérapie : hôpital de jour intra-hospitalier et club Jacques Barthez

L’Inter secteur d’Ergo-sociothérapie existe depuis l’ouverture de l’Hôpital Psychiatrique des Basses Alpes (1958) dans le contexte de l’après guerre, en accord avec le concept village dont la volonté est de rompre avec l’aspect asilaire existant.

Un bref historique :
L’Ergosociothérapie s’inscrit également dans le mouvement historico-social en référence à la circulaire du 15 mars 1960 apportant une ouverture de l’hôpital psychiatrique dans la cité : l’ergothérapie se structure à son démarrage en petits ateliers. Dans la suite du concept du  Dr Tosquelles, la création d’un Club par secteur voit le jour.

C’est en 1981 que le Dr J.Barthez médecin chef  propose ensuite un seul club sans différenciation de secteur des structures intra et extra hospitalières (Club J.Barthez), réparti en « mini clubs »  pour faciliter la gestion et le fonctionnement des structures intra et extra hospitalières. Cela renforce la vocation  et les liens intersectoriels de l’Ergosociothérapie.

La progression de ce service de soins en santé mentale s’intègre à l’évolution des modalités d’accueil décrite dans l’arrêté du 14 mars 1986 relatif aux « équipements et services de lutte contre les maladies mentales, comportant ou non des possibilités d’hébergement ».

Il correspond entre autres à l’ouverture « des hôpitaux de jour assurant des soins polyvalents, individualisés et intensifs prodigués dans la journée, le cas échéant à temps partiel : des ateliers thérapeutiques utilisant des techniques de soins particulières, groupes ergothérapiques notamment, en vue d’un réentrainement à l’exercice d’une activité professionnelle ou sociale  ».

En 1989 une annexe du service ouvre un atelier dans la cité, sur la Cafétéria du Lycée A.David Neel. En  janvier 2010, l’Inter secteur d’Ergo-sociothérapie est reconnu comme « un hôpital de jour intra hospitalier » offrant 10 places également réparties entre les secteurs Nord et Sud. Aujourd’hui, la file active dépasse largement ce nombre de places définies.

 Le cadre juridique :

·         La circulaire du 15 mars 1960, relative au programme d’organisation et d’équipement des départements en matière de lutte contre les maladies mentales. Elle institue le principe de la sectorisation et cite les moyens de post-cure à mettre en œuvre dont l’hôpital de jour.

·         L'arrêté du 14 mars 1986 (J.O. du 19 mars1986), relatif aux équipements et services de lutte contre les maladies mentales comportant ou non des possibilités d’hébergement définit entre autre les structures de soins :
- Les hôpitaux de jour,
- Les ateliers thérapeutiques,
- Les CATTP (Centre d'Accueil Thérapeutique à Temps Partiel).

·         La Circulaire du 14 mars 1990,
·         Le Décret N°92-1102 du 2 octobre 1992,
·         La charte du patient hospitalisé (circulaire du 06.05.1995),
·         La Loi du 4 mars 2002 fait du patient un acteur à part entière dans son parcours de soin,
·         Le plan santé mentale 2005 insiste sur la nécessité de collaboration entre l'hôpital et la cité,  les élus, les structures sociales, médico-sociales, le secteur associatif. Loi du 11.02.2005,  pour l’égalité des droits et des chances, la participation à la citoyenneté des personnes où notamment apparaît le concept du « handicap psychique ».



Les missions de l’Inter secteur Hôpital de Jour Ergo-Sociothérapie

L’Inter secteur Ergo-Sociothérapie Hôpital fait partie : des «  équipements et services de lutte contre les maladies mentales » en termes de dispositifs de soins.
L’Ergo-sociothérapie s’inscrit dans le schéma des structures de soins alternatives à l’hospitalisation.
Le décret du 02.10.1992 stipule que ces structures « ont pour objectif d’éviter une hospitalisation à temps complet ou d’en diminuer la durée ». «Elles permettent la mise en œuvre d’investigations à visée diagnostique, d’actes thérapeutiques, de traitements médicaux séquentiels, de traitements de réadaptation fonctionnelle ou d’une surveillance médicale. »

Cet hôpital de jour intra-muros offre aux patients un lieu de soin, d’accompagnement et de vie fondé sur quatre axes essentiels : le respect de soi, les relations inter personnelles, le travail, les loisirs.

L’ergosocio est un lieu permettant d'élaborer et de conduire un projet de soin en réseau afin de procurer des soins polyvalents individualisés, structurés par des activités thérapeutiques pour lutter contre le manque de désir.


Un lieu d’accueil…

- C’est avant tout un lieu ouvert, d’accueil à l’ensemble des patients de l’hôpital, à la journée comme un lieu de vie,
- C’est un lieu favorisant le lien social, les échanges et les rencontre,
- Un lieu de parole,
- Un autre espace différent des unités d’hospitalisation offrant des soins et un cadre sécurisant,
- Un espace transitionnel entre l’hospitalisation et la vie en société.



Les ateliers thérapeutiques

-          Les soins reposent sur la médiation d’ateliers thérapeutiques favorisant le réentrainement à l’exercice d’une activité quotidienne au travers des ateliers de service,
-          la gérance du bar, du tabac, d’une boutique-épicerie ;  une buanderie, un service de banque, une menuiserie et aussi un self permettant le service d’une trentaine de repas par jour.

L’atelier thérapeutique a pour objectif :
- d’atténuer les symptômes de pathologies psychiatriques,
- de favoriser la reprise d'une rythmicité quotidienne et de repères dans le temps,
- d’apporter un mieux être à partir de la pratique d’activités d’expression à médiation artistique, culturelle, corporelle, sportive,
 - de maintenir un lien social en favorisant le développement de la communication et une ouverture sur l'extérieur,
-    de permettre à des patients longtemps dépendants d'une institution psychiatrique d'acquérir de l'autonomie et un minimum d'adaptation aux situations de la vie quotidienne à travers le maintien et/ou l’apprentissage des habiletés sociales.

Nous nous retrouverons prochainement pour vous présenter des zooms spécifiques sur les ateliers et missions du service.

Ines WAUQUIER